65. Si le fonds sujet à usufruit contient des carrières, soit de pierre ou de marbre, soit de chaux, plâtre, ciment, sable, ou autres minéraux, déjà mises en exploitation et non soumises à la législation spéciale des mines, l'usufruitier en continue l'exploitation à son profit, comme les précédents propriétaires.
Si les carrières ne sont pas en exploitation, l'usufruitier peut seulement prendre les matériaux nécessaires à l'entretien et à la réparation des bâtiments, murs et autres parties des biens sujets à son usufruit.
Il usera aussi des tourbières et marnières, sous les distinctions qui précèdent.
Ce n'est pas arbitrairement que la loi, pour fixer les droits do l'usufruitier, distingue si les carrières étaient déjà en exploitation ou non, au moment où l'usufruit a commencé: elle fait ainsi dépendre les droits de l'usufruitier de l'intention probable du constituant, lequel n'est pas présumé avoir voulu priver l'usufruitier d'un profit périodique qu'il avait lui-même jusque-là, et, en sens inverse, n'a vraisemblablement pas voulu lui permettre d'amoindrir la valeur du fonds, en y ouvrant des carrières qui n'étaient pas encore exploitées.
C'est le même principe qui a déjà été consacré au sujet de l'exploitation des bois.
De même encore que pour les bois qui ne sont pas en coupe réglée, l'usufruitier peut prendre des pierres et autres matériaux pour la réparation et l'entretien du fonds usufructuaire.
Il no pourrait prendre ni bois, ni pierres, pour l'amélioration du fonds, parceque l'amélioration est un fait indéterminé et qui souvent ne répond pas aux espérances de celui qui l'entreprend.
La tourbe est une terre composée de détritus végétaux qu'on trouve dans les marais et qui une fois desséchée donne un combustible assez utile; la marne est une terre calcaire qui sert à amender les terres.
L'usufruitier ne pourra user do la tourbe pour ses besoins personnels que si la tourbière est déjà en exploitation; car la tourbe no peut pas être utilisée dans l'intérêt du fonds; la marne, au contraire, peut toujours servir à amender le fonds, et si la marnière est en exploitation, l'usufruitier pourra en vendre les produits.