126. Les administrateurs légaux ou judiciaires de la chose d'autrui peuvent la donner à bail;
Toutefois, le bail par eux consenti sans un pouvoir spécial, quant à la durée, ne peut excéder:
Deux ans, s'il s'agit d'un animal ou d'un autre objet mobilier.
Cinq ans, s'il s'agit d'un bâtiment d'habitation, d'un magasin ou d'une autre construction;
Dix ans, s'il s'agit d'une terre labourable, d'un bois, d'un étang, d'une carrière ou d'une autre partie du sol.
On doit poser en règle que le propriétaire seul peut grever sa chose d'un droit réel au profit d'autrui.
Mais, ceux qui ont reçu de la loi ou de la justice le pouvoir d'administrer des biens qui ne leur appartiennent pas peuvent consentir des baux sur ces biens.
Ce n'est pas, à proprement parler, une exception; car ces administrateurs sont assimilés à des mandataires conventionnels et ils sont considérés comme agissant selon l'intention du propriétaire, au nom duquel, d'ailleurs, ils font le contrat.
Comme exemples d'administrateurs légaux, on peut citer le père ou le tuteur d'un mineur, le tuteur ou le curateur d'un interdit, et le mari, à l'égard des biens de sa femme; il faut y ajouter les fonctionnaires publics, administrateurs des biens de l'Etat, des départements, des communes et des établissements publics; sauf à n'appliquer à ceux-ci les présentes règles que si les lois administratives ne statuent pas autrement.
Comme exemples d'administrateurs judiciaires, on aura les curateurs aux successions vacantes, les syndics de faillite, les séquestres de biens litigieux.
Pour que ces personnes puissent être considérées agissant selon l'intention présumée du propriétaire, il est naturel qu'elles ne grèvent pas la chose pour un trop long temps, qu'elles n'engagent pas trop l'avenir. Delà, les limites apportées par la loi à la durée des baux par elles consentis.
Il était naturel que le temps fût plus court pour les meubles que pour les immeubles et que, parmi ces derniers, il fût plus court pour les bâtiments que pour le sol, lequel demande toujours de plus longs et de plus coûteux travaux préparatoires pour donner des revenus sérieux.